A la demande du centre culturel d'Essoyes, Madeleine Opillard, a fait revivre l'époque de l'impressionnisme. Devant une équipe de tournage coréenne préparant une émission télévisée, c'est sur les berges de l’Ource que Renoir affectionnait tant, que cette scène, peindre sur le motif, a éveillé la curiosité de nos visiteurs....

L'Est éclair Publié le 07/06/2014

Par Clément BATTELIER

Peintures et sculptures ont leur refuge au Vieux Pressoir

 

Verpillères-sur-Ource - L’artiste Madeleine Opillard a aménagé cette ancienne grange à la fois pour créer et exposer ses œuvres picturales et sculpturales.

 

 

La bâtisse Le Vieux Pressoir est à l’origine d’une amusante confusion. Nombre de ses visiteurs interrogent la propriétaire, Madeleine Opillard, sur l’existence d’un pressoir… qui n’a jamais vraiment été. « C’était une simple grange, en fait. Selon les anciens du village, il devait y en avoir un en face. Malgré cela, j’ai décidé de l’appeler comme cela vis-à-vis de l’omniprésence de la culture du raisin », explique celle qui l’a achetée avec son mari à l’été 2007. Il n’y a en revanche aucune erreur sur la soixantaine d’œuvres que les amateurs d’art sont amenés à découvrir dans la salle d’exposition, aménagée à l’entrée en marge des deux ateliers de peinture et de sculpture.

Quand les photos remplacent les modèles

L’artiste originaire de la région parisienne y fait étalage de tout ce qui l’intéresse, entre les sujets de ses tableaux (paysage, nature morte, portrait) et le matériel choisi. « Pour sculpter, j’utilise aussi bien du bois, de la pierre que du bronze. Pour ce dernier, le procédé est assez long, puisqu’il faut passer par une fonderie, et revient assez cher », décrit-elle. À l’entendre, ces deux activités se complètent : à la peinture, le délassement, à la sculpture, l’engagement total. « Je sculpte depuis 18 ans. Je m’y investis complètement, à la fois physiquement et mentalement. Je ne peux pas faire autre chose à côté. »

Ouvrant les portes de son local sur demande, Madeleine Opillard présente toujours des réalisations datant de son passage dans les ateliers parisiens de Frédéric Marquis et de Michel Serraz. Des nus faits à partir de modèles, comme celui d’une femme enceinte. Mais en s’exilant dans le Barséquanais au début des années 2000, elle a dû modifier son mode de fonctionnement. « Les modèles doivent pouvoir rester statiques très longtemps. Mais ici, il n’y en a pas beaucoup. Donc, pour pallier ce manque, je prends des photos », raconte-t-elle.

Parmi ses ouvrages « locaux », la sculptrice cite une Vierge appartenant l’ermitage du Val des Dames à Grancey-sur-Ource (Côte-d’Or). Dans le même registre, elle se penche actuellement sur une représentation en terre de Saint-Vincent. Car, comme elle le confie volontiers, elle doit désormais se remettre au travail : « J’ai beaucoup exposé ces derniers temps, à Essoyes, à Mussy-sur-Seine ou à Avalleur. Désormais, je dois réaliser de nouvelles œuvres. »

Madeleine Opillard, qui aime l’idée de partager son savoir, a aussi en tête d’organiser un stage de cinq jours. Il lui manque encore quelques candidatures pour le boucler. Le Vieux Pressoir, il est vrai, est un endroit plutôt adapté.