La bâtisse Le Vieux Pressoir est à
l’origine d’une amusante confusion. Nombre de ses
visiteurs interrogent la propriétaire, Madeleine Opillard,
sur l’existence d’un pressoir… qui n’a
jamais vraiment été. « C’était
une simple grange, en fait. Selon les anciens du village, il
devait y en avoir un en face. Malgré cela, j’ai
décidé de l’appeler comme cela vis-à-vis
de l’omniprésence de la culture du raisin »,
explique celle qui l’a achetée avec son mari à
l’été 2007. Il n’y a en revanche aucune
erreur sur la soixantaine d’œuvres que les amateurs
d’art sont amenés à découvrir dans
la salle d’exposition, aménagée à
l’entrée en marge des deux ateliers de peinture
et de sculpture.
Quand les photos remplacent les
modèles
L’artiste originaire de
la région parisienne y fait étalage de tout ce
qui l’intéresse, entre les sujets de ses tableaux
(paysage, nature morte, portrait) et le matériel choisi.
« Pour sculpter, j’utilise aussi bien
du bois, de la pierre que du bronze. Pour ce dernier, le procédé
est assez long, puisqu’il faut passer par une fonderie,
et revient assez cher », décrit-elle.
À l’entendre, ces deux activités se complètent
: à la peinture, le délassement, à la sculpture,
l’engagement total. « Je sculpte depuis
18 ans. Je m’y investis complètement, à
la fois physiquement et mentalement. Je ne peux pas faire autre
chose à côté. »
Ouvrant les portes de son local
sur demande, Madeleine Opillard présente toujours des
réalisations datant de son passage dans les ateliers
parisiens de Frédéric Marquis et de Michel Serraz.
Des nus faits à partir de modèles, comme celui
d’une femme enceinte. Mais en s’exilant dans le
Barséquanais au début des années 2000,
elle a dû modifier son mode de fonctionnement. «
Les modèles doivent pouvoir rester statiques très
longtemps. Mais ici, il n’y en a pas beaucoup. Donc, pour
pallier ce manque, je prends des photos »,
raconte-t-elle.
Parmi ses ouvrages « locaux
», la sculptrice cite une Vierge appartenant l’ermitage
du Val des Dames à Grancey-sur-Ource (Côte-d’Or).
Dans le même registre, elle se penche actuellement sur
une représentation en terre de Saint-Vincent. Car, comme
elle le confie volontiers, elle doit désormais se remettre
au travail : « J’ai beaucoup exposé
ces derniers temps, à Essoyes, à Mussy-sur-Seine
ou à Avalleur. Désormais, je dois réaliser
de nouvelles œuvres. »
Madeleine Opillard, qui aime
l’idée de partager son savoir, a aussi en tête
d’organiser un stage de cinq jours. Il lui manque encore
quelques candidatures pour le boucler. Le Vieux Pressoir, il
est vrai, est un endroit plutôt adapté.
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